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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-08-01 | [Text in der Originalsprache: romana] | Veröffentlicht von Ovidiu Baron
Un cheval brun et bouclé broute encore le soleil dans l’herbe.
La terre grandit une ombre sur son dos, toute de fraîcheur ; elle sent fort les foins et apeurée par la brune, par un pieu et sa corde, s’agrippe au cheval brun. On devine le ruisseau qui compte ses deniers ; dans le silence, on entend germer le blé et des paysans passent, crasseux, comme des bœufs ; des bœufs passent - leur panse a la senteur du trèfle – qui sont hébétés par l’automne ; et l’automne étend sa sagesse sur les paysans, sur l’avoine et les lentilles. La sonnaille attire la lune et la soutient dans la brune ; personne n’est là pour écouter ruisseler les choses et se perdre les chariots de paille dans les chemins. Et voilà que la nuit fait éclater sa gousse chaotique et rejette les premiers grains, trop mûrs ; et, seul, le cheval brun, attaché à un pieu, rumine le disque surgi de l’abîme, qui lui pose sur l’encolure les lumineuses taches de la lune. (traduit par Odile Serre)
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