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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2005-01-17 | [Text in der Originalsprache: francais] | Veröffentlicht von Nicole Pottier
O morts, n'avez-vous pas encore appris à mourir
Quand il suffit de fermer les yeux une fois pour toutes Jusqu'à ce que disparaisse ce picotement des paupières Et cette jalousie ? Laissez reprendre à l'amour le cours de sa rêverie Et que nos jours revendiquent la verdeur de la prairie. Ne posez pas ainsi vos doigts sur le coeur des hommes vivants Pour causer nos intermittences Et les commenter tout le long De votre langage sans mots. N'approchez pas de nous la nuit Pour nous verser la maladie, Ne vous mélangez pas à nos pensées Comme le sang frais aux bêtes blessées. N'arrêtez pas notre main, elle n'est pas à vous ! Ne regardez pas ainsi nos attaches, nos genoux. Laissez le fruit mûrir au fond de son loisir Et sans que le pourrisse un brusque repentir. Ce cheval qui trotte, ce chien, ce corbeau, Laissez-les, c'est leur tour, allonger le dos. C'est l'heure où les enfants aux âmes imagées Montent pour les descendre les déconcertants escaliers. Que l'on regarde la vie aller à ses rendez-vous Dès le premier pigeon du jour jusqu'à la nuit noire des loups. Que la pierre du chemin lorsque nul ne la regarde Puisse changer un peu de place avant de reprendre sa garde. Et que même des villages les plus voués à la terre On entende se former le corail au fond des mers.
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