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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2022-05-22 | [Text in der Originalsprache: francais] | Veröffentlicht von Guy Rancourt Aujourd’hui, vapeur de brouillard, tu voiles Cette fenêtre, ô très sombre déesse, La foule des flocons flotte, lugubre, Le ruisseau gorgé y mêle sa voix. Hélas ! dans un éclair précipité, Dans le fracas indompté du tonnerre, Dans la brume des champs tu as mêlé, Sorcière, le philtre humide de mort ! À minuit j’écoutai, plein de frayeur, Ta voix qui hurlait désir et couleur, Je vis briller ton œil, je vis ta droite Armée du foudre au tranchant convulsé. Tu vins ainsi à ma couche déserte Dans l’éclat de la cuirasse et des armes, Heurtant le carreau d’une lourde chaîne, Et tu me dis : « Apprends donc qui je suis ! » « je suis la grande Amazone éternelle, Jamais femme, ni colombe, ni tendre, Guerrière à la haine, au mépris virils, Triomphatrice et tigresse à la fois ! Mes pas, où ils vont, vont sur des cadavres, La fureur de mes yeux lance des flammes, Je rêve de poisons - À genoux ! Prie ! Ou pourris, larve ! Éteins-toi, feu follet ! » Été 1871 (Friedrich Nietzsche, Poèmes de jeunesse, 1858-1871)
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