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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-03-31 | [Text in der Originalsprache: francais] | Veröffentlicht von Guy Rancourt « Et s’il leur vient des émotions tendres Les poètes croient que la nature est amoureuse d’eux. » Nietzsche Ils disent que mes vers ne se liront jamais, -Mais les fleurs sauront bien comme je les aimais, Comme je murmurais d’une voix douce, douce Mes paroles d’amour à leur chevet de mousse. Ils disent que mes vers sont voués à l’oubli. -Mais vous aurez connu mon visage pâli… Mais vous, vous saurez bien immortelles étoiles, Comme à mes yeux d’amant glissaient vos derniers voiles ! Ils disent qu’en rimant on peut mourir de faim. -Mais toi, toi tu m’auras bercé jusqu’à la fin, Toi tu m’endormiras sur ton cœur, ô nature, Et ton lit nuptial sera ma sépulture ! Ils disent, les cruels, que tu ne comprends pas, Que rien ne t’émouvait quand je tendais mes bras. -Mais moi, moi je t’aurai de ma vie animée Et je t’aurai du moins éperdument aimée ! (Jeanne Neis-Nabert, Silences brisés, 1908, pp. 5-6)
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