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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-01-28 | [Text in der Originalsprache: francais] | Veröffentlicht von Guy Rancourt « Ce jour-là nous ne lûmes pas plus avant » Le Dante (L’Enfer) Nous lisions je ne sais quelle histoire d’amour, Comme le vol errant d’une colombe lasse Le vent tiède et furtif enveloppait la tour, Le parfum des œillets montait vers la terrasse, Le soir allait tomber : nous lisions à voix basse, Comme des écoliers, nous lisions tour à tour. La mer auprès de nous vibrait, immense lyre, Les cils d’or du soleil s’abaissaient lentement, J’écoutais recueilli ce que vous alliez dire, Comme si votre voix venait du firmament, Vos accents étaient doux et tremblaient par moment, Aux passages d’amour que vous n’osiez pas lire. Dans le soir transparent je ne voyais que vous, Vos yeux se dérobaient en regardant la grève, Alors le livre ouvert tomba sur vos genoux, Il parlait d’un baiser – Et c’était notre rêve. J’effleurai votre front d’une caresse brève Et l’ombre descendit comme un voile sur nous. Pont-Croix, janvier 1903 (Jeanne Neis Nabert, alias Sijenna, Humble moisson, 1903, pp. 81-82)
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