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■ Eine Krone von Veilchen
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2014-12-14 | [Text in der Originalsprache: francais] | Veröffentlicht von Guy Rancourt Des grelots d’argent tintent Au cou des bœufs. « Où t’en vas-tu, ma belle, Soleil et neige ? -Je vais aux marguerites De ce pré vert. -Tu ne redoutes pas D’aller si loin ? -Ni le héron ni l’ombre N’effraient l’amour. -Crains le soleil, ma belle, Soleil et neige. -Il s’éteint pour moi Et à jamais. -Qui es-tu, blanche fille, Et d’où viens-tu ? -Je reviens des amours Et des fontaines. » Des grelots d’argent tintent Au cou des bœufs. « Que portes-tu aux lèvres Qui les enflamme ? -L’astre de mon amant Qui vit et meurt. -Que portes-tu au cœur, Fin et léger ? -L’épée de mon amant Qui vit et meurt. -Que disent tes yeux noirs Si solennels ? -Mon désespoir cruel Qui toujours blesse. -Que veut dire ce voile Noir de la mort ? -Hélas, je suis la veuve Triste et sans biens Du comte des Lauriers Sous les lauriers. -Si tu n’aimes personne, Qui cherches-tu ? -Le corps de mon beau comte Sous les lauriers. -Tu cherches donc l’amour, Veuve infidèle ? Je souhaite pour toi Que tu le trouves. -Les étoiles du ciel Sont mes désirs. Où trouver mon amour Qui vit et meurt ? -Il repose dans l’eau, Fille de neige, Couvert de nostalgies Et d’œillets blancs. -Ah, chevalier errant Par les cyprès, C’est une nuit de lune Que je te donne. -Ah, Isis enchantée, Fille sans miel, Aux bouches enfantines Versant ses fables, Moi, je t’offre mon cœur Faible et fragile, Pauvre cœur que blessèrent Les yeux des femmes. -Non, chevalier galant, Reste avec Dieu. Je vais chercher le comte Sous les lauriers. -Adieu, la demoiselle, Rose endormie, Tu vas chercher l’amour, Et moi la mort. » Des grelots d’argent tintent Au cou des bœufs Et j’ai mon cœur qui saigne, Rouge fontaine. Juillet 1919 Traduction d’André Belamich et Claude Couffon (Federico Garcia Lorca, Poésies I, Livre de poèmes)
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