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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2013-02-09 | [Text in der Originalsprache: francais] | Veröffentlicht von Guy Rancourt On raconte que le maître Dju-dschi était d’une nature Douce, paisible, emprunte d’une si grande humilité Qu’un jour, il cessa d’enseigner et ses lèvres se turent Car les mots sont trompeurs, et il était décidé À bannir avec soin toute forme d’apparence. Pendant que des élèves, des moines et des novices même, Dans de nobles discours, d’innombrables traits d’esprit, S’épanchaient volontiers sur le monde, le bonheur suprême, Il tenait patiemment la garde sans rompre son silence, Parant à toute tentation de débordement subit. Lorsqu’ils venaient à lui, posant leurs infinies questions Vaines ou sérieuses sur les noms de Bouddha, Sur les anciennes Écritures, leur signification, Sur l’illumination, le temps où le monde s’éveilla, L’époque de sa disparition, il ne prononçait pas un mot, Dirigeant doucement le doigt vers le haut. Le geste de ce doigt tendu, éloquent et silencieux, Toujours plus chaleureux, de plus en plus fervent, Louait, punissait, parlait, offrait son savoir précieux, Pointait tout droit au cœur du vrai, du monde existant De façon si précise que maint jeune homme comprenant La lente élévation, frémissait puis enfin s’éveillait. (Hermann Hesse, Éloge de la vieillesse, Paris, Calmann-Lévy, 2000, pp. 170-171 et aussi in Miguel Serrano, C.G. Jung et Hermann Hesse, Récit de deux amitiés, Genève, Georg Éditeur, 1991, p. 28)
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