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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-09-30 | [Text in der Originalsprache: francais] | Veröffentlicht von Guy Rancourt
Tu fus quelques nuits d'amour en mes bras
et beaucoup de vertige, beaucoup d'insurrection même après tant d'années de mer entre nous à chaque aube il est dur de ne plus t'aimer parfois dans la foule surgit l'éclair d'un visage blanc comme fut naguère le tien dans ma tourmente autour de moi l'air est plein de trous bourdonnant peut-être qu'ailleurs passent sur ta chair désolée pareillement des éboulis de bruits vides et fleurissent les mêmes brûlures éblouissantes si j'ai ma part d'incohérence, il n'empêche que par moments ton absence fait rage qu'à travers cette absence je me désoleille par mauvaise affliction et sale vue malade j'ai un corps en mottes de braise où griffe un mal fluide de glace vive en ma substance ces temps difficiles malmènent nos consciences et le monde file un mauvais coton, et moi tel le bec du pivert sur l'écorce des arbres de déraison en désespoir mon coeur s'acharne et comme, mitraillette, il martèle ta lumière n'a pas fini de m'atteindre ce jour-là, ma nouvellement oubliée je reprendrai haut bord et destin de poursuivre en une femme aimée pour elle à cause de toi (Gaston Miron, « La marche à l’amour », in L’homme rapaillé)
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