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■ Eine Krone von Veilchen
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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2011-02-05 | [Text in der Originalsprache: francais] | Veröffentlicht von Guy Rancourt À Lydia Cabrera et à sa petite Négresse Je la pris près de la rivière, Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultère. Ce fut la Saint-Jacques, la nuit, Par rendez-vous et compromis, Quand s'éteignirent les lumières Et s'allumèrent les cricris. Au coin des dernières enceintes, Je touchai ses seins endormis; Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes. Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par douze couteaux à la fois. Les cimes d'arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyait loin de la rivière. Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs, Sous elle son chignon s'enfonce Et fait un trou dans le limon. Quand ma cravate fût ôtée, Elle retira son jupon, Puis (quand j'ôtai mon ceinturon) Quatre corsages d'affilée. Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine, Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueurs plus cristallines. Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée, L'autre moitié pleine de froid. Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée, Sur une pouliche nacrée, Sans bride et sans étriers. Je suis homme et ne peux redire Les choses qu'elle me disait : Le clair entendement m'inspire De me montrer fort circonspect, Sale de baisers et de sable, Du bord de l'eau je la sortis; Les iris balançaient leur sabre Contre les brises de la nuit. Pour agir en pleine droiture Comme fait un loyal gitan, Je lui fis don en la quittant, D'un beau grand panier à couture, Mais sans vouloir en être épris : Parce qu'elle était adultère Et se prétendait sans mari Quand nous allions vers la rivière. Traduction de Jean Prévost (Federico Garcia Lorca, Romancero Gitano)
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